L’homme dans l’espace
Définition : Les humains, connus scientifiquement sous le nom d'Homo sapiens, sont des primates appartenant à la famille biologique des grands singes et caractérisés par leur glabre, leur bipédie et une intelligence élevée.
Mais très vite, l’Homme n’a-t-il pas eu envie de se doter d’ailes afin de quitter le sol et voir la Terre de plus haut ? Comme les oiseaux décrivant des arabesques gracieuses dans le ciel.
Voici 65 millions d’années, bien avant l’apparition de l’Homme, d’énormes animaux colonisaient la Terre. Un jour, ils virent s’approcher une boule géante qui percuta notre planète, dans la péninsule du Yucatan, causant des dégâts gigantesques : incendies, tsunamis, secousses sismiques, projection dans l’atmosphère d’une quantité de poussières telle que l’obscurité se fit pendant 800 ans. Ce choc titanesque signa la disparition des dinosaures.
Une folle envie de voler.
Plus tard, l’évolution suivit son cours. Les mammifères se développèrent et tout récemment, une espèce intelligente que l’on nomme Homme fit son apparition. L’Homo Sapiens allait se répandre sur tous les continents. Et nul doute qu’il tourna, dès les premiers instants, son regard vers le ciel, histoire de savoir s’il fallait rester au fond de la caverne, aller conquérir d’autres terres, voyager, l’étudier, l’admirer, prier, que sais-je.
Ce ciel était tellement attirant que ses pensées devinrent obsessionnelles : il fallait conquérir cette immensité, faire comme les oiseaux, quitter le plancher des vaches. Mais faute de technologie et sans doute de savoir, il resta très longtemps cloué au sol.
Pourtant, la mythologie nous relate que le premier à tenter l’aventure fut Icare, mais il se brula les ailes. Premier astronaute mort en service, en quelque sorte. Toujours respecter les consignes de sécurité.
Au XVI ème siècle, un génie, certainement le plus grand cerveau de l’humanité par rapport à son temps, Léonard de Vinci, imagine sur croquis des engins révolutionnaires comme la « vis aérienne » qui sera la base de l’hélicoptère ou cet engin volant que l’on pourrait prendre pour un delta plane. Mais la technologie n’était pas encore au rendez-vous.
Enfin on décolle.
Les siècles passaient jusqu’au jour où les progrès, pour concrétiser ce rêve fou de l’humanité, permirent sa réalisation. Souvenons-nous des frères Montgolfier. Ce n’est pas si vieux. Après, c’est une véritable trainée de poudre. Les frères Wright en 1903 décollent. Clément Ader fait un vol plané de 50 mètres. L’homme désormais sait comment faire. Six ans plus tard, Blériot traverse la Manche.
Même pas vingt ans après, c’est au tour de Charles Lindberg de nous montrer comment traverser l’Atlantique. Fantastique. 1927. Rendez-vous compte qu’il n’y a pas encore un siècle que cet exploit fut réalisé ! Quels progrès !
Ce que l’on sait moins, c’est qu’un an plus tôt, en mars 1926, un ingénieur américain, Robert Goddard a compris les implications de la formule « action-réaction ». Sa première fusée atteint 100 km/h.
La seconde guerre mondiale apporte son lot de progrès, parfois pour détruire son prochain.
Pendant que les Stukas pilonnent les lignes de la 13°DBLE dans le désert libyen, les V1 et V2 de Wernher Von Braun sèment la mort et la désolation sur Londres.
Aller plus haut, toujours plus haut.
La guerre terminée, Von Braun, aux Etats Unis, crée la NASA. Avec lui, les américains iront sur la Lune, conformément aux souhaits de Kennedy devant le congrès le 25 mai 1961. « Je crois que cette Nation devrait s’engager à atteindre l’objectif, avant la fin de cette décennie, d’envoyer un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur Terre».
C’était une réponse à ce terrible choc que venaient de subir les USA un mois plus tôt : l’URSS se glorifiait devant l’exploit de Iouri Gagarine et son petit tour de la Terre à bord de Vostok 1, le 12 avril 1961.
Gagarine ne connaitra pas la conquête de la Lune puisqu’il se tuera en avion en 1968.
Les Américains répliquaient avec Alan Shepard un mois plus tard.
Mais les soviétiques faisaient la course en tête en permettant à Alexeï Léonov de « marcher » dans l’espace, suivi un mois plus tard par Edward White qui décèdera, brulé vif avec Virgil Grissom et Roger Chaffee dans leur capsule sur le pas de tir d’Apollo 1.
Les russes et les américains ont augmenté leur capacité d’emport. C’est maintenant les programmes Apollo après ceux de Mercury (un homme) et Gemini (deux hommes).
La course à La Lune sera gagnée par les Américains le 20 juillet 1969 avec les premiers pas de l’Homme sur notre satellite le lendemain, le 21 juillet 1969.
5 autres missions, si l’on excepte Apollo 13, verront à nouveau, 2 américains chaque fois fouler le sol lunaire jusqu’en décembre 1972.
S’installer à demeure dans l’espace.
Mais tout cela ne représente que des missions de courte durée. Quelques jours à peine. Le vieux rêve n’est toujours pas réalisé. Vivre dans l’espace.
Une grande majorité d’entre nous, en France comme ailleurs, ignore ce qui va se passer dans les années qui suivent cette conquête de la Lune et qui va devenir le déclencheur d’une histoire magnifique.
Pour beaucoup, la guerre froide interdit tout rapprochement entre les USA et l’URSS. Dans les écoles d’application, nous nous entrainons à stopper le déferlement des 40 000 chars soviétiques dans nos plaines.
Pourtant, au plus haut sommet de ces deux états, des avancées de collaboration scientifique existent. Si bien qu’en 1975, 15 ans avant la chute du mur de Berlin, deux équipages, un américain à bord d’Apollo 18 (Stafford, Brand et Slayton) et un russe, à bord de Soyouz 19, Koubassov et Léonov, (le premier « piéton de l’espace ») établissent un arrimage là-haut, au-dessus de nos têtes. Echange chaleureux entre équipages.
Petit à petit, tout devenait possible, y compris installer en orbite autour de la Terre une plateforme capable d’accueillir des hommes et des femmes, en multinationale, s’il vous plaît, pour y effectuer des expériences scientifiques.
Les Soviétiques toujours en tête, vont placer Saliout 1, puis d’autres. Un Français, Jean-Loup Chrétien séjournera à bord de Saliout.
Ce sera ensuite Mir qui devait s’écraser sur Paris lors de l’éclipse solaire du 11 août 1999, selon le grand couturier Paco Rabanne. Celui-là, il était certainement meilleur chiffonnier qu’astrologue. Mais il ne risquait rien en prédisant cet évènement : le ridicule ne tue plus.
Jean-Loup Chrétien fera deux séjours à bord de Mir et réalisera une sortie extra véhiculaire, une première pour un européen.
Autres Français à avoir vécu dans Mir : Jean-Pierre Haigneré, Léopold Eyharts, Michel Tognini, Claudie Haigneré.
Mir fut « descendue de son orbite» sur décision des russes le 23 mars 2001. Sans encombre.